Le pape François vient de confirmer une fin de non recevoir à la demande des femmes de participer à égalité avec les hommes à toutes les charges de l’Église catholique.

Réaction de Sylvaine Landrivon au micro de Corentin Dubois sur RCF Auvergne Rhône Alpes, le 23 mai 2024 publié sur le lien du 24 mai Diaconat féminin qu’attendre du synode ?

https://www.rcf.fr/actualite/linvite-du-1819-regional-rcf-en-aura

Cette nouvelle remise en cause des remontées synodales qui réclamaient une meilleure prise en compte de la place des femmes, montre le refus d’entendre les demandes du peuple de Dieu et de conserver une mainmise patriarcale contraire à l’Évangile.

On avait eu des prémices de cette reculade. Ce rétropédalage annoncé par Nathalie Bécquart avait été mentionné dans notre récente tribune parue dans La Croix du 16 avril 2024.

Malgré les différentes lectures de l’évangile qui montrent une pleine égalité entre les femmes et les hommes, on entretient les dérives systémiques (dont on a vu les effets délétères), pour se cramponner un système hiérarchique toxique

On s’ancre dans le modèle Balthasarien du magistère lié à Pierre versus la fidélité soumise de Marie alors que de nombreux théologiens soulignent qu’il s’agit d’un non-sens théologique et ecclésiologique.

  • Il faut sortir des histoires de la dignité de LA femme, sublime par son silence et sa soumission. Le oui de Marie est un oui au projet de Dieu, pas aux hommes. La preuve : son magnificat
  • Les femmes ont montré depuis toujours, y compris dans la Bible (Sarah, Tsippora, Judith, puis Marie, Marie Madeleine, Phoébé, Chloé, Junia…) qu’elles sont aptes à assumer des responsabilités y compris de transmission apostolique pour servir leur Seigneur. L’institution entre en conflit ouvert et assumé avec l’Evangile. Au Comité de la jupe on choisit de suivre Le Christ plutôt que le magistère.
  • La société civile est revenue sur le décret aristotélicien d’une imbécilité féminine. L’Eglise s’y maintient.

Quant à la suspicion de rompre l’unité : cette unité est prévue pour le Royaume et Jésus lui-même a prévenu qu’il créerait des discordes jusqu’au sein des familles : Lc 12, 51-53 : “Pensez-vous que je sois apparu pour établir la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien la division.[52] Désormais en effet, dans une maison de cinq personnes, on sera divisé, trois contre deux et deux contre trois :[53] on sera divisé, père contre fils et fils contre père, mère contre sa fille et fille contre sa mère, belle-mère contre sa bru et bru contre sa belle-mère.”

En fait, en lisant précisément l’Évangile, ce “non” pontifical ne devrait pas nous atteindre dans la mesure où nous rejetons tout “cléricalisme”, toute hiérarchie comme étant contraire à l’exigence de sororité/fraternité du Christ… Mais cette exclusion sonne comme un déni de notre égale dignité en droits, en compétences, en sainteté, et comme une nouvelle exacerbation des discriminations vaticanes.
D’ailleurs ce pape “d’ouverture” fait également marche arrière sur les accents positifs de Fiducia Supplicans dans lequel on avait innocemment compris qu’une bénédiction des couples “irréguliers” était envisageable.
Triste institution 🙁

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