Bonjour,

Ce site est destiné à échanger avec toutes celles et tous ceux qui s’intéressent à la question de Dieu, qu’ils aient été baptisés dans la religion catholique ou non, et pour qui l’institution catholique devient un lieu mis à distance.

Vous avez pu faire ma connaissance par le dossier de presse diffusé par le collectif Toutes Apôtres !

 

Quelques rappels pour mémoire :

Qui suis-je ?

Née en 1956, je suis mariée, mère et grand-mère. Ma vie a toujours été guidée par le goût d’échanger et de transmettre, ce qui m’a conduit à enseigner d’abord les sciences humaines, puis à m’impliquer dans Théo en ligne, branche numérique de la faculté de théologie de Lyon.

Après de longues années d’études dans cette même faculté de théologie de Lyon, j’ai obtenu mon doctorat de théologie (mention très bien) et le titre officiel de Docteure après la publication de ma thèse en 201’.

Depuis, mes recherches ont abouti à la publication de plusieurs livres traitant presque tous de la place accordée aux femmes dans l’Écriture, chez les Pères et en Église. Vous en retrouverez la trace dans le chapitre Bibliographie du site.

Soucieuse de m’investir davantage dans cette cause qui m’appelle, je me suis portée symboliquement candidate pour occuper une charge épiscopale dans l’Église catholique, au sein de « l’appel du 22 juillet » qui rassemble six autres femmes, toutes différentes dans leur parcours mais toutes solidaires dans la volonté de faire entendre la voix des femmes dans l’Église.

Ma vie spirituelle

Issue d’une famille de stricte morale mais athée (à l’exception d’une grand-mère catholique), ma foi a précédé de longtemps mon baptême. Le lekh-lekha (« va, va vers ton destin ») (Genèse 12,4) adressé par Dieu à Abraham a été pour moi une joyeuse illustration de mon propre appel, quand le prêtre rencontré au lycée m’a offert ma première Bible. Plus tard, mes études théologiques ont confirmé mes intuitions de foi m’assurant d’un Christ, Dieu d’amour venu accueillir chacun et chacune dans son individualité et traversant la mort pour le salut de tous.

J’ai alors compris que j’avais fait mienne depuis mon enfance, la mission donnée par Jésus à Marie de Magdala « Va vers mes frères et dis-leur… »(Jean 20,17) : je veux et dois aller dire à mes sœurs, à mes frères, -qui qu’ils et elles soient-, que Dieu les aime, que leur vie est importante à Ses yeux, et qu’Il les sauvera, quoi qu’il advienne.

 

Je n’ignore évidemment pas ce que ma « candidature » a de dogmatiquement incongru. Mais quand l’Église du Christ vacille, la moitié du Peuple de Dieu que constituent les femmes ferait preuve de lâcheté en persévérant dans le silence et la subordination. C’est pourquoi, forte de la prise de position d’Anne Soupa, je revendique à mon tour des prérogatives jusque là réservées aux seuls éléments masculins de la communauté catholique.

Certains me demandent : pourquoi des femmes et des hommes ?

Précisément parce que les femmes, égales, ne sont pas « identiques » aux hommes ; elles parlent et interprètent la vie d’une voix différente, comme l’exposent les recherches en psychologie du développement sur le care. Ce regard féminin différent oriente selon d’autres harmoniques, l’interprétation et la transmission des Écritures.

J’ai choisi de me situer dans l’aventure dans la lignée des episcopoï, des évêques, car Vatican II explique : « Parmi les charges de l’évêque, la prédication de l’Évangile est la première». L’évêque doit être avant tout, un éducateur de la foi. La foi : les femmes la vivent comme les hommes ; quant à l’enseignement : faut-il demander à la société laïque de nous fournir les ratio de postes d’enseignantes pour nous convaincre que le temps est passé où l’Église, se fondant sur Aristote, redoutait l’imbecillitas féminine ?

Les femmes sont aptes à encadrer, dynamiser et faire d’un espace de vie à l’échelle d’un diocèse, un lieu de grandissement, de solidarité et de joie. Il importe donc de troquer les habitudes de l’entre-soi et du silence, contre un témoignage d’hommage à la vie, dans la joie de la fraternité et d’une collégialité dynamique. C’est alors qu’il faut rappeler le rôle apostolique de Marie de Magdala dont Thomas d’Aquin lui-même affirmait qu’elle était « devenue apôtres des apôtres en ceci qu’il lui fut confié d’annoncer aux disciples la Résurrection du Seigneur. »[1] La « filiation » apostolique féminine peut donc fleurir aisément de ses racines scripturaires, si l’on rejette les objections anthropologiques sexistes qui l’ont étouffée depuis des siècles.

Afin d’être pasteure de celles et ceux qui ne se reconnaissent plus dans les structures diocésaines traditionnelles, n’y trouvant plus leur place ni les réponses à leurs questionnements, j’ai donc eu l’idée de ce site.

Je souhaite et prie pour que nos échanges aident à faire avancer le débat et à honorer une Église toujours vivante, en marche et semper reformanda comme disent les théologiens.

[1] Thomas d’Aquin, Commentaire sur l’Évangile de saint Jean, §2519.

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