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Sans elles, l’Église « ne tournerait pas ». Elles sont les servantes, les subalternes, les petites mains qui font qu’une paroisse survit du fin fond de la Lozère au cœur de la Moselle. Celles qui font que les services funéraires sont encore assurés dans nombre de secteurs quand les prêtres se raréfient et se démultiplient sur des territoires toujours plus vastes. Elles sont aussi économes, responsables diocésaines ou chancelières de diocèse… Et pourtant, la place des femmes dans l’Église catholique semble figée, éternisée, immuable, gravée dans le marbre. En mai de cette année déjà, Anne Soupa, théologienne de 73 ans, avait décidé de secouer une Église catholique jugée immobile sur la question des fonctions concédées aux femmes – alors même que le pape François parle depuis 2013 de leur donner davantage de responsabilités – en candidatant au siège archiépiscopal de Lyon, vacant depuis que le pape François a accepté la démission du cardinal Barbarin. Ce 22 juillet, sept autres femmes ont prolongé son acte de rébellion en étant à leur tour candidates pour devenir évêque, nonce, curé, diacre ou prédicatrice laïque. Des fonctions interdites aux femmes. « Mon diocèse sera celui d’une évêque hors les murs, d’un e-diocèse. Ce sera le refuge de ceux en qui Dieu murmure, mais ne savent plus en vivre, faute de se sentir reconnu par une institution sclérosée, qui juge au lieu d’accueillir », promet Sylvaine Landrivon, une des membres de ce collectif Toutes apôtres.
Servantes, donc, mais jamais desservantes, au contraire des hommes qui se réservent la mitre et l’héritage de l’Église des premiers jours. Pourtant, c’est une femme, Marie-Madeleine, selon la tradition, qui fut consacrée comme « l’apôtre des apôtres ». Celle qui, selon les quatre Évangiles, a reconnu, la première, Jésus ressuscité. Deux mille ans plus tard, Marie-Madeleine serait une servante….