Quand on milite depuis des années pour la reconnaissance de l’existence des femmes au sein du “peuple de Dieu”, la première lecture du rapport fait souffler un vent d’espoir. On se dit que cette assemblée où siégeaient enfin quelques représentantes de la gent féminine (10% pas plus, mais quand même) a enfin perçu qu’une collaboration à la transmission de l’Évangile était possible avec d’autres personnes que des clercs.

Et puis on relit et on s’interroge. Quelles ouvertures exactement ? Ne serait-ce pas un saupoudrage de mesurettes en forme de captatio benevolentiae pour obtenir un assentiment féminin à bon compte ?

On revient sur le thème du diaconat féminin mais le rapport laisse filtrer les rudes réticences. On s’enlise dans l’essentialisation du féminin, tant l’institution catholique demeure incapable de sortir du logiciel de “nature” qui impute aux femmes une affinité pour le soin, par la maternité et la complémentarité. Jusqu’à la nausée, cette assignation à vouloir que les femmes se complaisent dans leu statut de “deuxième sexe”, absolument contraire à tout l’enseignement de la Bible !

Où sont les ouvertures aux catholiques LGBTQIA+, aux divorcés remariés ? Dans ce paragraphe sibyllin qui amalgame tout ? : “Certaines questions, telles que celles relatives à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle, à la fin de la vie, aux situations matrimoniales difficiles, aux problèmes éthiques liés à l’intelligence artificielle, sont controversées non seulement dans la société, mais aussi dans l’Église, parce qu’elles posent de nouvelles questions. Parfois, les catégories anthropologiques que nous avons développées ne sont pas suffisantes pour saisir la complexité des éléments qui émergent de l’expérience ou de la connaissance des sciences et nécessitent un perfectionnement et une étude plus approfondie.  (9g)

Cela revient, bien sûr,  à cet accouchement d’une petite souris :”Nous reconnaissons la nécessité de poursuivre la réflexion ecclésiale sur l’imbrication originale de l’amour et de la vérité dont Jésus a été témoin, en vue d’une pratique ecclésiale qui honore son inspiration.”

Et voici ci-dessous, le lien de la tribune du Comité de la Jupe dans La Croix du 02 novembre 2023

https://www.la-croix.com/debat/Femmes-couples-homosexuels-LAssemblee-synodale-paie-elle-mots-2023-11-02-1201289206

Et comme il ne faut jamais désespérer, voici ci-dessous quelques extraits de ce rapport dans lequel on apercevra peut-être une ou deux fenêtres entrouvertes.Extraits du rapport sur la Synodalité

Le cri des pauvres, de ceux qui sont forcés d’émigrer, de ceux qui sont victimes de violences ou subissent les conséquences dévastatrices des changements climatiques a résonné parmi nous, (…)

Notre rencontre a eu lieu à Rome, autour du successeur de Pierre, qui nous a confirmés dans la foi et nous a poussés à faire preuve d’audace dans la mission

À la demande du Saint-Père, l’Assemblée a vu le rassemblement et autour des évêques d’autres membres du peuple de Dieu. Les évêques, unis les uns aux autres et à l’évêque de Rome, ont rendu l’Église manifeste en tant que communion des Églises. Les profanes et les non-professionnels, les diacres et les prêtres étaient, avec les évêques, témoins d’un processus qui entend impliquer l’Église dans son ensemble et tout dans l’Église. Ils ont rappelé que l’Assemblée n’était pas un événement isolé, mais une partie intégrante et un passage nécessaire du processus synodal. Dans la multiplicité des interventions et dans la pluralité des positions, l’expérience d’une Église qui apprend le style de synodalité et la recherche des formes les plus appropriées pour la réaliser a résonné.

Le chemin synodal est en fait en train de mettre en pratique ce que le Conseil a enseigné sur l’Église en tant que Mystère et le peuple de Dieu, appelé à la sainteté. Il apprécie la contribution de tous les baptisés, dans la variété de leurs vocations, à une meilleure compréhension et à une meilleure pratique de l’Évangile. En ce sens, il constitue un véritable acte de réception du Conseil, qui prolonge son inspiration et relance son pouvoir prophétique pour le monde d’aujourd’hui.

Propositions

m) La richesse et la profondeur de l’expérience vécue conduisent à la priorité de l’élargissement du nombre de personnes impliquées dans les chemins synodaux, en surmontant les obstacles à la participation qui sont apparus jusqu’à présent, ainsi que le sentiment de méfiance et les craintes que certains ont.

n) Il est nécessaire de développer des modalités pour une participation plus active des diacres, des prêtres et des évêques au processus synodal au cours de l’année prochaine. Une Église synodale ne peut se passer de sa voix, de leurs expériences et de leur contribution. Nous devons comprendre les raisons de la résistance à la synodalité de certains d’entre eux.

Questions à traiter

f) Afin d’assurer une véritable écoute de la volonté du Père, il semble nécessaire d’approfondir du point de vue théologique les critères du discernement ecclésial, de sorte que la référence à la liberté et à la nouveauté de l’Esprit soit correctement coordonnée avec l’événement de Jésus-Christ qui s’est produit «une fois et pour toutes» (Héb 10:10). Cela exige tout d’abord de clarifier la relation entre l’écoute de la Parole de Dieu attestée dans l’Écriture, l’acceptation de la Tradition et du Magistère de l’Église et la lecture prophétique des signes de l’époque.

g) À cette fin, il est essentiel de promouvoir des visions anthropologiques et spirituelles capables d’intégrer et de ne pas juxtaposer la dimension intellectuelle et émotionnelle de l’expérience de la foi, en surmontant tout réductionnisme et chaque dualisme entre raison et sentiment.

L’Église est une mission

Convergences

a) Plutôt que de dire que l’Église a une mission, nous affirmons que l’Église est une mission. « Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie aussi » (Jn 20, 21) : l’Église reçoit du Christ, le Seigneur du Père, sa mission. Gardée et guidée par le Saint-Esprit, elle proclame et témoigne de ceux qui ne le savent pas ou ne le saluent pas, avec cette option préférentielle pour les pauvres qui est enracinée dans la mission de Jésus. De cette façon, elle contribue à l’avènement du Royaume de Dieu, dont la graine et le début «constitue la graine» (cf. LG 5).

b) Les sacrements de l’initiation chrétienne confèrent à tous les disciples de Jésus la responsabilité de la mission de l’Église. Les profanes et les non-professionnels, les ministres consacrés et consacrés et ordonnés ont une dignité égale. Ils ont reçu différents charismes et vocations et exercent différents rôles et fonctions, tous appelés et nourris par le Saint-Esprit pour former un seul corps en Christ. Tous les disciples, tous les missionnaires, dans la vitalité fraternelle des communautés locales qui éprouvent la joie douce et réconfortante de l’évangélisation. L’exercice de la coresponsabilité est essentiel à la synodalité et est nécessaire à tous les niveaux de l’Église. Chaque chrétien est une mission dans ce monde.

Questions à traiter

i) Il est nécessaire de continuer à approfondir la compréhension théologique des relations entre les charismes et les ministères dans une perspective missionnaire.

m) L’expression « une Église toute-ministérielle », utilisée dans l’Instrumentum laboris, peut se prêter à des malentendus. Le sens est approfondi, afin de clarifier toute ambigüité.

Propositions

n) La nécessité d’une plus grande créativité dans la création de ministères en fonction des besoins des Églises locales est perçue, avec une participation particulière des jeunes. On peut penser à étendre encore les tâches au ministère institué du lecteur, qui ne se limite déjà pas aujourd’hui au rôle joué pendant les liturgies. De cette façon, un véritable ministère de la Parole de Dieu pourrait être configuré, ce qui, dans des contextes appropriés, pourrait également inclure la prédication. La possibilité de créer un ministère à donner aux couples mariés engagés pour soutenir la vie familiale et d’accompagner les personnes qui se préparent au sacrement du mariage est également étudiée.

o) Les Églises locales sont invitées à identifier les formes et les occasions pour donner de la visibilité et de la reconnaissance communautaire aux charismes et aux ministères qui enrichissent la communauté. Cela pourrait se faire à l’occasion d’une célébration liturgique au cours de laquelle le mandat pastoral est confié.

  1. Les femmes dans la vie et la mission de l’Église

Convergences

a) Nous avons été créés hommes et femmes, à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dès le début, la création articule l’unité et la différence, donnant aux femmes et aux hommes une vocation et un destin partagés et deux expériences distinctes de l’être humain. L’Écriture sainte témoigne de la complémentarité et de la réciprocité des femmes et des hommes. Sous les nombreuses formes sous lesquelles elle est réalisée, l’alliance entre l’homme et la femme est au cœur du plan de création de Dieu. Jésus considérait ses femmes interlocutoires: il parlait avec elles du Royaume de Dieu et les accueillait parmi les disciples, comme Marie de Béthanie. Ces femmes ont connu son pouvoir de guérison, de délivrance et de reconnaissance et ont marché avec lui sur le chemin de la Galilée à Jérusalem (cf. Lc 8,1 à 3. Il confie à une femme, Marie-Madeleine, la tâche d’annoncer la résurrection le matin de Pâques.

b) En Christ, les femmes et les hommes sont vêtus de la même dignité baptismale et reçoivent la variété des dons de l’Esprit (cf. Gal 3, 28). Les hommes et les femmes sont appelés à une communion caractérisée par une coresponsabilité non compétitive, qui doit être incarnée à tous les niveaux de la vie de l’Église. Comme le pape François nous l’a dit, ensemble, nous sommes « des gens convoqués et appelés par la force des Béatitudes ».

c) Au cours de l’Assemblée, nous avons connu la beauté de la réciprocité entre les femmes et les hommes. Ensemble, nous relançons l’attrait des phases précédentes du processus synodal, et demandons à l’Église de grandir dans l’engagement de comprendre et d’accompagner les femmes, d’un point de vue pastoral et sacramentel. Les femmes souhaitent partager l’expérience spirituelle de la marche vers la sainteté dans les différentes phases de la vie : en tant que jeunes, en tant que mères, dans les amitiés, dans la vie de famille à tous les âges, dans le monde du travail et dans la vie consacrée. Ils exigent la justice dans les sociétés encore profondément marquées par la violence sexuelle et les inégalités économiques, et par la tendance à les traiter comme des objets. Ils portent les cicatrices de la traite des êtres humains, des migrations forcées et des guerres. L’accompagnement et la promotion décisive des femmes vont de pair.

d) Les femmes constituent la majorité de celles qui fréquentent les églises

f) De nombreuses femmes ont exprimé leur profonde gratitude pour le travail des prêtres et des évêques, mais ont également parlé d’une église qui fait mal. Le cléricalisme, le chauvinisme et une utilisation inappropriée de l’autorité continuent d’effrayer le visage de l’Église et de nuire à la communion. Une conversion spirituelle profonde est nécessaire comme base de tout changement structurel. Les abus sexuels, de pouvoir et économiques continuent d’exiger la justice, la guérison et la réconciliation. Nous nous demandons comment l’Église peut devenir un espace capable de protéger tout le monde.

g) Lorsque la dignité et la justice sont violées dans l’Église dans les relations entre les hommes et les femmes, la crédibilité de la proclamation que nous adressons au monde est affaiblie. Le processus synodal montre qu’il est nécessaire de renouveler les relations et de modifier les structures.

h) L’Assemblée demande d’éviter de répéter l’erreur de parler de femmes comme d’un problème. Au lieu de cela, nous voulons promouvoir une Église dans laquelle les hommes et les femmes dialoguent afin de mieux comprendre la profondeur du plan de Dieu, dans lequel ils apparaissent ensemble comme des protagonistes, sans subordination, exclusion ou concurrence.

Questions à traiter

i) Les Églises du monde entier ont clairement formulé la demande d’une reconnaissance et d’une appréciation accrues de la contribution des femmes et d’une croissance des responsabilités pastorales qui leur sont confiées dans tous les domaines de la vie et de la mission de l’Église. Afin de mieux exprimer les charismes de tous et de mieux répondre aux besoins pastoraux, comment l’Église peut-elle inclure davantage de femmes dans les rôles et les ministères existants? Si nous avons besoin de nouveaux ministères, qui est responsable du discernement, à quel niveau et de quelle manière?

j) Des positions différentes ont été exprimées en ce qui concerne l’accès des femmes au ministère diaconal. Certains estiment que cette mesure serait inacceptable car elle est en désaccord avec la tradition. Pour d’autres, toutefois, accorder aux femmes l’accès au diaconat rétablirait la pratique de l’Église primitive. D’autres encore discernent dans ce passage une réponse appropriée et nécessaire aux signes de l’époque, fidèles à la Tradition et capables de trouver un écho dans le cœur de beaucoup de ceux qui cherchent une vitalité et une énergie renouvelées dans l’Église. Certains expriment la crainte que cette demande ne soit l’expression d’une confusion anthropologique dangereuse, acceptant que l’Église s’associe à l’esprit de l’époque.

k) Le débat à ce sujet est également lié à la réflexion plus large sur la théologie du diaconat (cf. infra. 11, h – i).

Propositions

n) La recherche théologique et pastorale sur l’accès des femmes au diaconat se poursuit, grâce aux résultats des commissions spécialement créées par le Saint-Père et aux recherches théologiques, historiques et exégétiques déjà menées. Si possible, les résultats devraient être présentés à la prochaine session de l’Assemblée.

o) Les cas de discrimination en matière de travail et d’inégalité de rémunération au sein de l’Église sont traités et résolus, en particulier en ce qui concerne les femmes consacrées qui, trop souvent, sont considérées comme une main-d’œuvre bon marché.

p) L’accès des femmes aux programmes de formation et aux études théologiques doit être étendu. Les femmes participent aux programmes de formation et de formation des séminaires visant à promouvoir une meilleure formation dans le cadre du ministère ordonné.

q) Les textes et documents liturgiques de l’Église sont plus attentifs non seulement à l’utilisation d’un langage qui prend les hommes et les femmes en compte sur un pied d’égalité, mais aussi à l’insertion d’une gamme de mots, d’images et d’histoires qui s’inspirent avec une plus grande vitalité de l’expérience féminine.

r) Nous proposons que les femmes dûment formées puissent être juges dans tous les procès canoniques.

Certaines questions, telles que celles relatives à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle, à la fin de la vie, aux situations matrimoniales difficiles, aux problèmes éthiques liés à l’intelligence artificielle, sont controversées non seulement dans la société, mais aussi dans l’Église, parce qu’elles posent de nouvelles questions. Parfois, les catégories anthropologiques que nous avons développées ne sont pas suffisantes pour saisir la complexité des éléments qui émergent de l’expérience ou de la connaissance des sciences et nécessitent un perfectionnement et une étude plus approfondie. Il est important de prendre le temps nécessaire à cette réflexion et d’investir les meilleures énergies, sans céder à la simplification des jugements qui blessent les gens et le Corps de l’Église. De nombreuses indications sont déjà présentées par le magistère et attendent d’être traduites en initiatives pastorales appropriées. Même lorsque de plus amples éclaircissements sont nécessaires, le comportement de Jésus, assimilé à la prière et à la conversion du cœur, nous montre la voie à suivre.

Questions à traiter

h) Nous reconnaissons la nécessité de poursuivre la réflexion ecclésiale sur l’imbrication originale de l’amour et de la vérité dont Jésus a été témoin, en vue d’une pratique ecclésiale qui honore son inspiration.

S’il ne fallait retenir qu’une seule phrase, peut-être celle-ci : “«Le cléricalisme, le machisme et l’usage inapproprié de l’autorité continuent à marquer le visage de l’Église et à nuire à la communion». Une «profonde conversion spirituelle et des changements structurels» sont nécessaires, ainsi qu’un «dialogue entre hommes et femmes sans subordination, exclusion ou compétition» (9 h).

3 réponses pour “De l’art littéraire ecclésiastique dans le rapport du synode, avec en prime, la tribune du Comité de la Jupe dans La Croix du 02/11/2023”

  • Merci beaucoup pour cette relecture du rapport du synode et cette explication de texte.
    Voici, ce que ce rapport m’inspire :

    Je suis triste et en colère en ce jour de la Toussaint, car aujourd’hui, ce qui prime au sein de l’Église catholique, celle dont j’ai reçu le baptême et que je considère comme ma famille, c’est de sauvegarder les traditions. Qu’importent ce que disent les fidèles, qu’importe la façon dont ils/elles lisent l’évangile et la comprennent dans le monde tel qu’il est, ce qui compte, c’est de maintenir les traditions. Les femmes, les LGBT, les remariés et les fidèles en général n’ont qu’à bien se tenir, écouter la voix du Vatican et s’appliquer à suivre la tradition.
    Est-ce pour cela que le Christ s’est incarné parmi nous ? Qu’il s’est sacrifié ? Qu’il a vaincu la mort ? Pour une poignée de traditions et un clergé qui refuse encore et toujours de partager le pouvoir décisionnaire de l’Église catholique, qui n’écoute pas, qui n’entend pas ?… L’esprit a certainement soufflé sur l’assemblée synodale ces dernières semaines mais l’Esprit saint ne s’impose pas, il ne peut transformer que ceux et celles qui se laissent transformés.
    Pour ce premier Novembre, fête des saintes et des saints, je ne peux qu’admirer la cohorte des croyant.e.s, des fidèles, qui continuent à vivre l’Évangile et continuent à en porter le message de paix, d’amour, un message qui s’adresse à toutes et tous.

    • Merci Stéphanie !!!! Continuons le combat au service de l’Évangile !!! L’amour est plus fort que les élans séparateurs et mortifères

  • Je suis né, homme, en 1947,

    J’ai commencé ma vie catholique en 1951, agenouillé sur le prie-dieu de l’église de mon village d’adoption, dans l’Ouest, chez ma grand-mère, suite à plusieurs aléas de la vie de ma famille.

    Cela faisait suite à ma prière du soir sur la chaise basse paillée, réservée à cet effet au pied de mon lit.
    La commune de 1300 âmes était à 95% catholique, sauf quelques “libres penseurs” républicains !
    Le curé qui avait l’autorité dans le village, bien plus que le maire, et en affrontement de mon institutrice (je l’ai appris plus tard), habitait une jolie cure, on aurait dit une grosse demeure bourgeoise, et était nanti d’une bonne, vraiment à tout faire, la pauvresse !
    Il pérorait de son autorité dans toutes les maisons du village, avait de bons prêches moralisateurs de sa chaire à 3m du sol.
    Les trois familles nobles de la commune,venaient à dimanche, en procession lente, jusqu’au cœur, de chaque côté devant l’autel, ou de jolies stables en bois leur étaient réservées.
    On avait place marquée à son nom dans l’église, si on avait bien acquitté son denier du culte, les va- et-vient en maisons , du curé, en étaient garants.
    Une ou deux petites rincettes de goutte (calva) dans la tasse de café, accompagnée de gâteaux secs, scellaient la procédure.

    Puis les années passant, la radio faisant de plus en plus d’écoute dans les générations, l’enseignement de qualité extrême dispensé alors, firent changer peu à peu les façons de vivre et de penser…

    La place du village, devant l’église, était, le dimanche, bien plus clairsemée que par les innombrables voitures noires, au touche-touche, d’antan.

    Après vint un bon stage de ma pré adolescence chez les scouts ( de France), j’y reçu moult vaccins catholique avec rappels , ce qui, pourtant, n’était pas l’essentiel enseigné par Sir Baden Powell, concernant les organisations de jeunesse, mais bon, on nous préparait aussi pour devenir élèves officiers, pour la guerre d’Algérie…

    Puis après quelques accrochages avec l’entourage directif catholique, je décidai de voir les choses de la vraie vie par moi-même.

    Le milieu de années 60 bouscula bien des choses, ma propre réflexion sur les choses de la vie, aussi.
    Le curé du village s’était retiré, âgé, il y eu beaucoup de flottement dans le suivi.
    Je m’intéressai, à la fin de mes études, à la culture, l’histoire, la politique, puis…entré dans le monde du travail, le commerce, les contacts avec des centaines de gens différents, la hiérarchie, à nouveau, me donnèrent à vivre autrement.
    Je côtoyai alors mes collègues, tous rescapés de la guerre d’Algérie, beaucoup mourront jeunes ( dans le plus grand silence), de divers séquelles contractées là-bas, blessures, empoisonnements, irradiations…
    Les papes changeaient, les directives clamées par les clercs changeaient de la même façon,
    Un coup noir, une autre fois gris puis blanc avec un colosse polonais dont on découvrira plus tard qu’il manipulait beaucoup….d’autres suivirent, falots, n’ayant plus beaucoup de public à exhorter.

    Je me détachai de plus en plus des dogmes de mon enfance, devenant de plus en plus critique au vu des silences, malversations et archaïsme intellectuels du peuple de l’Église.
    Je ne la fréquentai, depuis, que pour les cérémonies ou j’étais impliqué,
    La hiérarchie catholique, que je continuai de croiser par mes fréquentations, m’insupportait de plus en plus par son idéologie complètement à coté des vérités de la vraie vie des gens, ceux-là même qui s’en écartaient d’ailleurs de plus en plus !
    Mais elle continuait dans son absurdité du haut de sa hauteur méprisante.
    Aaaah … l’égalité de droits, et de concept humain entre homme et femme, ramenant leur complémentarité seulement au second rang, leur choix de vie, la propriété de leur corps, il n’en est pas question, mon Bon !
    L’homme c’est ci, et la femme c’est ça, circulez, y a rien à voir, mécréant !
    Quoi, des divorcés, des homosexuels, vade retro Satanas !
    Comment ça, partager notre « sainte charge des âmes » avec des femmes, beurk, ça, jamais !!!
    Ah c’est vrai, nous, les sachants, investis de droit divin par qui vous savez, on a créé des dogmes pour vous éviter de PENSER, de RÉFLÉCHIR !

    PS : Bon courage aux équipes de « nettoyage synodal » !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *