Marie dans l’émission Nos frères ainés de Noémie Marijon sur RCF

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La figure de Marie, “christianisée” par la tradition catholique

La Vierge Marie c’est une figure centrale du catholicisme. Pourtant elle est très peu présente dans la Bible. Pour Sylvaine Landrivon, “lorsque nous abordons la figure de Marie, il faut immédiatement souligner le peu de matériau scripturaire sur lequel fonder notre étude”. Lees quatre évangélistes proposent chacun une façon différente de l’approcher. “Elle est surtout la mère du Messie dans l’évangile de Matthieu, la mère de Jésus chez Jean, Marie de Nazareth chez Marc, la Vierge Marie surtout chez Luc”, explique la théologienne.

La figure de Marie a été rapidement “christianisée, occidentalisée par la tradition catholique”. Qui a été jusqu’à “masquer ses origines juives” pour “hypertrophier” d’autres caractéristiques. Ce que Sylvaine Landrivon n’hésite pas à décrire comme une “dérive mariolâtrique” : le XIXe siècle a fait de Marie “une quasi déesse et surtout le modèle de LA femme soumise et obéissante”. Or, pour la théologienne et membre du collectif Toutes Apôtres !, Marie n’est “absolument pas” soumise, et au contraire “totalement subversive et capable de beaucoup d’autorité et de se battre”.

Une femme qui a risqué sa vie en disant “oui” à Dieu

“Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole” (Lc 1, 38), répond Marie à l’ange dans un épisode de la Bible ô combien célèbre, que l’on appelle Annonciation. “Accepter de recevoir en elle le Verbe de Dieu, c’est une subversion terrible”, rappelle la théologienne. “Elle aurait pu ne pas être crue et être lapidée par son propre mari Joseph.” Avant Marie, d’autres femmes “toutes plus subversives les unes que les autres” ont “contribué à transmettre la foi d’Israël et à fonder un peuple composite et fort”, comme Tamar, Rahab, Bethsabée et Ruth.

Marie, une authentique mère juive

Elle était imprégnée de culture juive. “Il suffit de lire le Magnificat pour comprendre à quel point Marie est une mère juive.” Pour Sylvaine Landrivon, “ce chant est rempli de référence bibliques qui célèbre le Dieu de l’Alliance”. Par exemple ce verset : “Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais.” (Lc 1, 54-55)

L’évangéliste Jean, qui ne raconte pas l’enfance du Christ, “met en scène une autre forme d’accouchement”. Au chapitre 2, il raconte l’épisode des noces de Cana : là où Jésus réalise son premier miracle en changeant de l’eau en vin. Pour Sylvaine Landrivon, dans ce passage, “on voit vraiment le côté mère juive de Marie”. “Elle le stimule au point qu’il réalise son premier miracle”, une façon de mettre au monde son fils comme Messie, de le révéler comme tel.

Mais on voit aussi Jésus prendre de la distance avec sa mère, en la nommant “Femme”, pour s’adresser à elle. Ce qu’il fera à nouveau au moment de la crucifixion : “Femme, voici ton fils” (Jn 19, 26). Pour la théologienne, en disant cela, “le Christ intègre l’universalisation du message à l’intérieur du peuple unique”. C’est “par Marie que se fait le nœud et la continuité du message” entre les juifs et les chrétiens.

Pour poursuivre sur Marie : voir les vidéos des visioconférences  d’Anne Soupa et Sylvaine Landrivon, sur ce site e-diocese.fr ou sur la chaîne YouTube Sylvaine Landrivon ou encore sur le Comité de la Jupe

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