De la foi à l’éthique, sur les pas de Marie
Pour nous, catholiques, mais également pour tout l’espace occidental, Marie n’est pas seulement un personnage biblique ; c’est une figure enracinée dans nos psychismes. Elle idéalise l’image maternelle et la propulse dans la représentation d’une mère terrassée par la pire des souffrances, la mort du fils unique. Cette imprégnation est recevable, mais à condition de ne pas trahir le donné évangélique car celui-ci porte un enseignement infiniment plus vaste que ce qui le ramènerait un peu trop vite vers des élans affectifs ou pire, superstitieux.
1/ Deux approches différentes de la figure de Marie
Dominique Le Tourneau, membre de l’Opus Dei a publié, en 2015, un Dictionnaire encyclopédique de Marie dans lequel il explique que « Les fidèles ont spontanément recours à la Vierge Marie, en qui ils reconnaissent leur Mère dans le domaine spirituel, et leur Avocate patentée auprès de Dieu ». Autant dire que depuis des siècles, ils l’associent à tout, et c’est ainsi que nous croisons sur nos routes, des Notre-Dame-des-Neiges, Sainte-Marie des vignes, et même une Notre-Dame-du-Rugby dans le Sud-ouest, à Larivière-sur-Savin.
Pourtant, notre regard sur Marie, autrement dit notre propre théologie mariale, devrait s’inscrire dans les mêmes repères que tout le reste de notre foi, c’est-à-dire sur d’authentiques fondements scripturaires. Mais ceux-ci nous parviennent interprétés par la tradition, déformés par des héritages familiaux… Et si c’est une approche spirituelle qui ouvre la lumière, elle doit très vite rechercher l’appui des évangiles car faute de cette solidité, on risque des glissements de sens et de représentations qui conduisent à une perception erronée.
Concernant Marie, l’institution ecclésiale a beaucoup « joué » sur ce registre spirituel pour nous offrir une image de la mère de Dieu conforme à nos attentes ou à celles qu’elle souhaitait nous voir agréer. Il est donc important de repérer que Marie est le lieu de tous les contrastes et de tous les possibles.
Contraste entre une image « circulaire », fermée, qui s’oppose à un schéma dynamique, comme un élan en forme de flèche.
La vision « circulaire » expose Marie comme mère de Jésus mais, en même temps, elle la propulse épouse, représentant l’Église du Christ. Pour éviter les relents d’inceste, l’institution ecclésiale fera donc de la mère de Jésus, une épouse toujours vierge, dans une idéalisation de LA femme qui voisine avec les mythes antiques ou avec ce que les psychanalystes traduiraient comme un fantasme de petit garçon.
Pour se déployer, cette circularité qui enferme le personnage dans sa virginité/maternité, va devoir inventer des doctrines pour éviter les ambigüités de ces liens entre Marie et le Christ Jésus. Il faudra valoriser sa pureté donc aller chercher des supports au-delà des Écritures, ou puiser dans les évangiles apocryphes (comme le Protégangile de Jacques illustré ici). Et puis il faut créer des dogmes : celui de sa virginité perpétuelle, de son immaculée conception, de son assomption. Parce que quand il n’y a pas d’appui dans les évangiles canoniques, le magistère doit fonder la Tradition sur d’autres explications, quitte à utiliser des légendes.
Cette « circularité » de la figure de Marie va contraster avec une autre approche qui sort de cet enfermement pour offrir un autre visage et faire de Marie, la flèche qui nous guide.
Flèche qui prend son élan dans son « oui » au Père qui lui envoie son Esprit pour l’inviter à porter le Verbe ; flèche qui poursuit sa route, quand Marie envoie Jésus sur la voie de sa mission à Cana, révélant ainsi le Fils, et flèche encore quand Jésus sur la croix, la confie au disciple bien aimé, et les unit par l’Esprit pour nous fournir le modèle du croyant. 7
Cette illustration transparaît dans d’autres représentations, antérieures au XIXe siècle. On voit Marie, lisant, ou enceinte, ou dans des postures bien « vivantes ».
Donc nous sommes face à deux perspectives divergentes :
une circularité qui fige une image dans une histoire personnelle en se fondant sur des dogmes. Elle court le risque d’enfermer dans le cercle d’une vénération mythique,
ou à l’inverse, un élan qui, à partir de l’Écriture, nous emporte dans son dynamisme, pour situer Marie par rapport au Père, au Fils et à l’Esprit, et nous ouvre à l’universel.
C’est la seconde figure que je souhaite partager ce soir avec vous.
2/ Marie dans les évangiles
Par différentes appellations, nous observons « une réelle diversité dans l’approche de la figure mariale » selon les groupes croyants des débuts du christianisme : Elle est Marie de Nazareth selon Marc, la mère du Messie dans les églises judaïsantes et dans l’évangile de Matthieu, la Vierge Marie selon Luc, la mère de Jésus selon Jean.
Si nous regardons Marie à partir de L’évangile de Jean, nous constatons qu’elle ne joue aucun rôle avant le début du ministère de son fils, puisque l’enfance de Jésus n’est pas évoquée. De ce fait, la virginité de Marie n’est pas exaltée, n’étant pas abordée.
C’est dans une forme particulière de sa maternité qu’elle apparaît, et son rôle ne sera pas du tout minoré car dans cet évangile, c’est Marie qui lance la Révélation en l’enracinant dans la première alliance.
Si nous regardons ce chapitre 2 de Jean où est relaté l’épisode des noces de Cana, nous notons que l’invitation à la noce est adressée à Marie. Jésus se joint à elle mais c’est encore elle, Marie, qui repère le manque de vin ; c’est elle qui incite Jésus à se dévoiler, et c’est elle enfin qui donne l’ordre de l’action. C’est donc bien en « mettant au monde » son fils comme envoyé de Dieu, qu’elle agit au début de cet évangile. Il s’agit d’une autre forme de maternité que celle décrite dans les évangiles de l’enfance mais elle n’est pas moindre et ne supprime pas l’autre. Elle dessine simplement un autre visage de Marie, moins passif, moins en retrait.
Ainsi en traversant ce quatrième évangile, nous remarquons qu’au départ, Jésus s’est laissé mettre en chemin par sa mère, qui l’a propulsé dans la mise à jour de sa part divine. A l’autre bout de cet évangile, au moment de rendre la vie, Jésus prendra du recul par rapport à Marie et initiera une filiation adoptive avec le « bien aimé » selon ces mots connus (Jn 19,26) : « femme, voici ton fils », « Voici ta mère ».
Le pape François l’évoque et explique que par là : « sa maternité s’élargit dans la figure de ce nouveau fils, elle s’élargit à toute l’Église et à toute l’humanité.»
En effet, par ce biais, Jésus intègre toute la communauté au cœur de cet enfantement nouveau. Nous devenons tous frères et sœurs par Marie, dont Jésus s’est éloigné en la nommant « femme ». Cette dénomination symbolique, qui marque une prise de distance entre notre humanité et sa divinité, n’arrive pas subitement ici. Elle nous a déjà été annoncée à Cana, par le même emploi du mot « femme » pour qualifier sa mère. Jésus doit signaler dans ces instants où se révèle sa divinité, qu’il n’est pas seulement le fils humain d’une femme. D’où une visualisation de la distance. Mais c’est bien sa mère qu’il confie au disciple bien aimé. Ce dernier devenant à son tour « fils » symbolique de Marie, accepte de recevoir toute la communauté messianique qui l’a précédé, et ce justement par Marie ; Marie qui apporte avec elle tout l’univers du Premier Testament.
Déjà, cette approche nous offre une figure de disciple courageuse et fidèle, symbole de Sion, qui, par l’Incarnation participe à la dimension humaine de Jésus, et accueille sereinement l’expression de sa divinité.
Mais cette figure de Marie n’apparaît pas comme une réelle surprise : elle est issue d’une longue lignée de femmes fortes.
3/ Marie, figure de transgression.
Nous savons par Matthieu que la généalogie de Jésus comporte plusieurs femmes. Ces femmes montrent toutes d’étranges comportements, qui mettent en évidence une rupture par rapport à l’ordre social de leur temps, et cependant, leur action semble guidée par une force spéciale. Les récits révèlent que c’est à chaque fois une réceptivité particulière à l’intervention de l’Esprit qui guide ces femmes dans leur foi, et les pousse à accepter des choix humains invraisemblables.
Tamar tente l’impossible pour donner une descendance à la tribu de Juda, après la mort de ses époux Er et Onan.
Parce que Rahab -la prostituée de Jéricho- a reconnu la puissance du Dieu unique, elle se range –contre son peuple- dans le camp de Josué et l’assiste. Elle sera la mère de Booz.
Prenons encore l’exemple de Ruth. Pourquoi cette jeune veuve Moabite, décide-t-elle de suivre sa belle-mère Noémie qui rentre dans son pays ? Peut-être par compassion mais c’est plus sûrement la puissance de l’Esprit de Dieu qui va la guider jusqu’à Booz… et en fera la grand-mère du roi David. Et que dire de Bethsabée tant aimée par David ?…
A travers ces femmes que cite Matthieu, on commence à entrevoir le parallèle avec Marie, la jeune fille fiancée de Joseph à Nazareth.
Marie va accepter de recevoir en elle le Verbe de Dieu. Dans sa ville, qui la croira ? A priori, personne. Et une jeune fille enceinte n’a guère d’autres perspectives que la lapidation réclamée par son futur mari. Or elle dit ce « oui » qui va nous sauver tous, et renouveler l’Alliance. En rappelant cet événement, on parle beaucoup de son « obéissance » mais on souligne peu la subversion, le courage inouï de ce oui de Marie.
Or, comme ses sœurs, qui l’ont précédée dans la foi, Marie accepte de se mettre en danger. Elle partage avec elles, cette volonté de transgresser les règles pour adhérer à ce que lui commande une force qui la dépasse : l’Esprit de son Dieu.
Elle concevra donc un fils en étant vierge et enfantera dans le monde des humains, le Verbe de Dieu. Le thème de sa virginité interpelle l’humanité depuis très longtemps
4/( Le thème de la conception virginale de Marie).
Aujourd’hui, elle questionne les autres églises chrétiennes, aussi bien que les scientifiques. Sur le plan typologique, Irénée la met en lien avec la terre vierge utilisée par Dieu pour créer le premier humain. Terre vierge d’un côté, corps vierge de l’autre.
Une autre manière de l’aborder consiste à envisager qu’au niveau symbolique cette conception particulière l’exclut d’une procréation ordinaire, ce qui est pertinent puisqu’il s’agit d’enfanter le fils de Dieu.
Pour appréhender la conception virginale avec un œil théologique contemporain, Bernard Sesboüé nous propose de l’observer sous un autre angle. Il invite à l’appréhender, non plus à partir de l’Incarnation mais en partant de la résurrection, comme l’ont vécu les apôtres. Il montre ainsi que « c’est la foi en la résurrection qui rend possible la foi en la conception virginale et non le contraire. [1]». La foi en la résurrection ne fait très vite aucun doute pour les disciples et pour nous après eux. Ce que Bernard Sesboüé veut dire alors, c’est que, dans les deux cas, la foi demandée dépasse radicalement l’ordre de la preuve historique. Si nous accueillons la certitude de foi que le Christ est ressuscité, alors il devient plus aisé, à partir de cette Bonne Nouvelle, de recevoir celle de l’entrée du Verbe dans le monde par une conception virginale. Et pour nous, de la présenter à un monde de plus en plus agnostique.
Et sur un autre plan, elle devient mère du Fils de Dieu selon l’annonce du Premier Testament (selon Is 7,14 : le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici la “jeune fille” enfantera un fils, on criera son nom : Immanou El). C’est cet ancrage qui se confirme quand elle devient mère de tous les croyants en union symbolique avec le « bien aimé »… Mais là encore, attention aux dérapages… La famille symbolique que crée Jésus sur la croix n’a pas d’autre vocation que de signifier l’incorporation par Marie, de tout le peuple d’Israël au cœur de la nouvelle assemblée à laquelle il remet son esprit. Ainsi, en la confiant au disciple bien aimé, ce disciple idéal reçoit chez lui toute la communauté messianique qui l’a précédé, et ce justement par Marie. Et inversement, à partir de ce moment, Marie est intégrée à la communauté croyante qui entoure Jésus. Elle a désormais toute sa part à ce qui caractérise le disciple.
5/ Un autre rôle de Marie : de mère, elle devient disciple.
« La communion dans un attachement inconditionnel au Christ a été scellé. C’est une forme d’accomplissement des Écritures qui se réalise alors[2] », nous explique Jean-Pierre Lémonon. Et André Wénin ajoute : « Si proche de l’homme Jésus par sa maternité, Marie a dû vivre aussi le mystère pascal de son fils, pour devenir disciple dans l’Église. En tant que croyante qui reçoit l’Esprit saint, elle trace un chemin pour tout chrétien[3] ».
Sur ce point, Jean s’accorde avec Luc dans les Actes (Ac 1,14) : si la Mère devient disciple de Jésus, elle fait partie de sa vraie famille et montre ainsi que la famille eschatologique appartient à la tradition juive, avant de s’universaliser sans aucune discrimination, qu’elle soit d’appartenance ethnique, sociale ou sexuelle.
La figure ainsi décrite, nous éloigne des élans doloristes transmis par les stabat mater et autres illustrations de la mort de Jésus. Ils ne sont certes pas à évacuer dans la piété, mais cette dernière ne doit pas occulter l’importance théologique du texte. Jésus ne confie pas une femme éplorée à un ami pour la soutenir dans le malheur : ce que nous disent ces versets se situe bien au-delà en soudant l’un à l’autre les deux testaments : la communauté croyante tire sa source et sa force de Sion, et l’Écriture s’accomplit pleinement par le Christ au cœur d’une communauté croyante unifiée. C’est à cette communauté que Jésus vient de créer, en intégrant Marie dans la famille du « bien aimé », qu’il remet l’Esprit. Comme l’a exprimé Jean-Pierre Lémonon, c’est dans ce mouvement d’union que se constitue l’Église.
Mais quelle Église annonce Marie ? Elle nous l’explique dès le tout début de l’évangile de Luc, par le Magnificat
6/ De quelle Église est-il question ? Marie l’exprime dès le Magnificat
Outre la valeur prophétique du Magnificat sur laquelle nous allons revenir, remarquons d’abord un point formel important : il s’agit du texte « le plus long mis sur les lèvres de n’importe quelle femme dans le NT » On ne peut pas négliger ce point.
Quand nous lisons l’évangile de Luc, nous remarquons qu’il tisse son évangile de nombreuses références à l’Ancien Testament. Le Magnificat en est une belle illustration : il en est rempli, célébrant le Dieu de l’alliance « en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais ».
Marie est, sans hésitation pour lui, une fille d’Abraham, ancrée dans la foi de son peuple. À l’arrière-plan du chant de Marie éclate le cantique d’Anne, la mère de Samuel dans l’Ancien Testament ; et le parallèle n’est pas qu’une vague allusion ; c’est un décalque très serré. Nous allons le voir.
Le Magnificat situe donc immédiatement Marie comme fille d’Israël, qui accomplit ce qui a été annoncé ; et le choix délibéré de reprise du chant d’Anne l’inscrit dans l’histoire du peuple de Dieu, pour le conduire vers l’Alliance nouvelle.
Je vous ai mis en parallèle, les deux chants. Ils commencent par un cri de joie et rendent grâce au Seigneur. Tout à la fin, on remarquera que le verset 10b du cantique d’Anne, bien que non restitué par Luc dans la bouche de Marie, annonce clairement la venue du Messie quand Anne termine en disant : « il donne la force à son Roi, il exalte la vigueur de son Oint. »
Le cantique de Marie, en faisant écho à celui d’Anne, contient de nombreuses autres références scripturaires que les bibles mentionnent en marge du texte dont pas moins de 7 psaumes.
Le but de toutes les références que comporte le Magnificat est de montrer tout de suite que le rôle de Marie dans l’histoire du salut s’enracine dans l’Ancien Testament : Marie participe à l’accomplissement des Écritures en tant que mère du Messie.
Pourtant si dès le départ, l’âme de Marie se réjouit, il ne faudrait pas supposer qu’il s’agit de l’euphorie délicate d’une jeune femme qui attend la naissance d’un fils. A ce niveau anthropologique, elle n’est pas Élisabeth, elle n’espérait rien, surtout à son âge et pas encore mariée. Si elle exulte de joie c’est que la prophétie d’Isaïe se réalise en elle : « voici la jeune femme est enceinte » (Is 7,14).
Sur ces fondements bibliques, le Magnificat devient par anticipation, un cours de christologie.
Nous venons de voir que le Verbe se fait chair à travers son peuple, par Marie, qui en est la figuration.
Elle le reçoit dans la joie, comme Fils issu du Père : « en Dieu » nous dit le cantique, et atteste de l’œuvre de salut : « mon sauveur » (Lc1,47). A travers elle, ce Dieu qui est son « sauveur », reçoit tous ceux qui le « craignent », comme Marie le répète trois versets plus loin. [Il faut -bien entendu- comprendre ce verbe craindre dans son sens biblique, qui est non pas peur mais conscience d’un besoin de relation même asymétrique. Craindre = s’attacher à Dieu (Dt13,5)]. Ainsi ce Dieu qui vient à nous par Marie, s’enracine dans une histoire que Jésus ne vient pas abolir mais conduire à son terme (comme le dira Matthieu en Mt 5,17 : « je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir »).
Observons les titres divins énumérés par Marie ; ils renvoient chacun à des attributs spécifiques : « Seigneur », « Dieu mon Sauveur », « Tout-puissant », « Saint ». Tout se passe comme si Marie avait déjà cerné les attentes de son peuple.
Dès lors ces qualificatifs résument toute l’attente d’Israël qui réclame :
– un messie de type royal, politique : d’où l’importance de Joseph qui de la lignée de David en fait un messie royal. C’est ce que confirme par exemple l’attente de Siméon en Lc 2,25 « (Siméon) attendait la consolation d’Israël ». Mais si celui qui vient est Seigneur c’est selon un autre mode et il va surprendre les attentes, car il ne sera pas Seigneur par sa puissance mais par son humilité, sa faiblesse et sa descente jusqu’à la Croix. (Kénose)
– Israël attend aussi un messie de type sacerdotal : c’est ce que vise le terme « Saint ». Il faudra alors repérer que Jésus vient récuser la forme sacerdotale au sens des lévites et grands prêtres qu’il dénonce, au profit d’une forme de sainteté » à laquelle tous les chrétiens sont conviés par leur baptême.
– Le vocabulaire de Marie évoque aussi la venue d’un Sauveur. Or Jésus, -en hébreu :Yeshoua-, signifie « Dieu sauve ». Son nom dit son identité : Jésus sera le Sauveur, comme l’Ange du Seigneur l’annonce aux bergers en Lc 2,11 : « aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur dans la ville de David.» C’est un Christ « pour nous » que Marie va mettre au monde.
– Mais ce n’est qu’avec la Résurrection, signature de Dieu posée sur la vie de Jésus et confirmation de ce qu’annonce déjà Marie, que le titre de « Christ » va devenir comme un nouveau nom propre de Jésus. Et c’est par Marie, que « la vie de Jésus, son enseignement et son agir s’inscrivent dans la logique de l’incarnation, la venue de Dieu parmi les siens[4] », comme l’écrit le grand théologien Walter Kasper.
Or la logique de Dieu n’est pas la logique humaine. C’est sans doute pour cela que le Magnificat a été l’objet de multiples interprétations.
Par exemple, en partant du verset : « Il a fait pour moi de grandes choses » (Lc 1,49), Jean-Paul II dans Mulieris Dignitatem parvient, non à expliquer la figure de Marie, mais à justifier un système qui, sous couvert de valorisation de LA femme, la sublime comme épouse et mère, et fait de Marie un modèle idéalisé, qu’elle n’a pas vocation à être en ces termes. Ce modèle veut ainsi plaquer sur toutes « les » femmes, des qualités que rien ne permet de prêter à Marie, sans une interprétation abusive des Écritures.
Ainsi au §11 de Mulieris Dignitatem[5], nous lisons : « Marie est le nouveau commencement de la dignité et de la vocation de la femme, (…) de l’originalité éternelle de la «femme» telle que Dieu l’a voulue, personne en elle-même, qui se trouve en même temps «par le don désintéressé d’elle-même». Cette idéalisation est problématique à plus d’un titre.
Elle l’est d’abord en ce qu’elle vise la vocation et la dignité de « la » femme, qui devrait se limiter à être vierge ou mère, -faute de pouvoir imiter celle qui se trouve être l’une et l’autre à la fois-, mais aucune référence n’est proposée pour toutes celles qui ne sont ni vierges, ni mères. En outre, la spécificité de cette femme idéale serait le « don désintéressé d’elle-même »… Mais don à qui ? A un mari ? à une famille ? Aux clercs ?… Et pourquoi seulement les femmes ? Les hommes n’ont-ils pas eux aussi à réaliser ce don désintéressé d’eux-mêmes ? Si bien sûr ! Puisque se donner gratuitement à autrui est le but de tout chrétien.
Mais parce qu’on instrumentalise Marie en l’assimilant à la « terre vierge », on insiste sur sa passivité. La congrégation pour la doctrine de la foi dans une « Lettre sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Église et dans le monde [6]», prolonge et explicite ce message en septembre 2004 quand elle associe l’Église à Marie et dit : « la figure de Marie constitue dans l’Église, la référence fondamentale », pour souligner la disponibilité féminine à l’écoute, à l’accueil, à l’humilité, à la louange…, autant de comportements qui selon cette lettre « appartien[nent] de manière caractéristique à la femme (…) avec naturel ». Nous comprenons à travers ces discours, que le verset « il a fait pour moi de grandes choses », même en assimilant Marie à l’Église, la place en soumission et dépendance « naturelle » de l’homme ! On touche à l’excès dans cette symbolisation qui rapporte le masculin au Christ et le féminin à l’Église, comme si les hommes n’étaient pas également membres de l’Église, donc eux aussi « épouses », et que les femmes bien que créées -comme les hommes- à l’image de Dieu, soient inaptes à représenter le Christ.
Il y a d’autres manières de cheminer avec Marie. Car le Magnificat présente une puissance éthique infiniment plus dynamique que celle d’un refuge dans l’intériorité et la consolation de nos propres peines. (Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne serait pas un secours affectif aussi…) Mais nous devons aller plus loin dans le message.
Nous l’avons esquissé, le Magnificat annonce un programme anthropologique en lien avec les fondements christologiques. Nous sommes bien loin de la valorisation du verset « Marie gardait tout dans son cœur » de Luc 2,19. Contre cette intériorisation qui enferme Marie (la fameuse circularité évoquée au début), nous allons montrer comment Marie expose déjà ce que va révéler son Fils.
D’abord Marie a compris que l’aventure qui s’annonce concerne l’ensemble du temps : Elle dit : « sa miséricorde s’étend d’âge en âge ». (Lc1,50) Ce constat a permis de comprendre, dès Irénée, l’importance, « non pas d’effacer le passé, mais de le reprendre en amont ». B Sesboüé s’appuie sur ce théologien du 2eme siècle pour préciser que l’objectif est de venir tout récapituler en l’origine pour intégrer ce passé dans un « mouvement progressif qui conduit à la fin des temps[7] ». C’est à cette intégration de toute l’histoire d’Israël pour la conduire vers le Royaume, dans une ouverture à l’universel, que nous invite Marie par l’expression « d’âge en âge », et par le dernier verset : « selon qu’il l’avait annoncé à nos pères en faveur d’Abraham et de sa postérité à jamais » (Lc 1,55).
Et ce Magnificat n’en finit pas de dévoiler ses secrets à ceux qui les cherchent.
La théologienne Uruguayenne Maria Teresa Porcile Santiso[8] s’intéresse à Marie à partir de ce qu’elle nomme son « espace intérieur ». Quand Marie dit « Je suis l’esclave du Seigneur » (Lc1,35), elle se fait « habitation de Dieu », pleine d’espérance. Elle est l’épouse qui dit « qu’il me soit fait selon ta Parole » (Lc1,38), pour offrir son propre corps à la Création nouvelle. Et Marie, la Mère, fait du Magnificat un « chant d’unité et de consolation de la promesse accomplie en elle ». Ainsi Marie in-corpore l’Église ; « son être entier est habitation ».
Ce qui fait dire à Maria Teresa Porcile Santiso, qu’à ce titre, Marie est appelée comme disciple à divers ministères :
*celui de la spiritualité qui est in-habitation de l’Esprit. Celui de la communauté, dans sa condition de disciple parfaite, depuis son action à Cana, puis au pied de la Croix, et jusqu’à la Pentecôte. Elle représente aussi le ministère de la révélation du mystère trinitaire comme en atteste le Magnificat, puisqu’en « en Dieu », elle donne chair au Fils qu’elle a reçu de l’Esprit. Elle participe enfin d’un ministère prophétique en annonçant un Dieu miséricordieux qui se soucie des faibles et les élève, en se faisant semblable à eux.
De ce fait, Marie incarne la « figure la plus parfaite » de l’être-Mère de l’Église.
Elle devient en outre, le symbole de l’élévation des humiliés. Le Magnificat annonce un programme de justice sociale, une réalisation provisoire du Royaume qui puise dans l’Ancien Testament les justifications de ses combats (par exemple Moïse rejetant Pharaon et ses armées). Mais à condition de comprendre que les « humbles », les « pauvres », sont une catégorie qui dépasse largement un statut économique. Certes « La pauvreté chrétienne, expression d’amour est solidaire des pauvres et protestation contre la pauvreté.[9] » Mais nous sommes surtout invités à opérer un changement intérieur en même temps qu’un changement des conditions de vie extérieures. Les deux versants sont indispensables et le pape François a bien rappelé la nécessité d’un retour, à la fois à la parole de Dieu, pour découvrir et aimer toujours plus la personne de Jésus Christ, et une attention aux plus pauvres, pour mettre en œuvre les commandements d’amour.
Si nous mesurons que le Magnificat contient tout ce programme christologique, anthropologique et la promesse du salut, en se fondant sur le Premier Testament et en nous indiquant le chemin vers le Royaume, il devient bien difficile de conserver à Marie, le visage d’une humble femme soumise et obéissante. Force est désormais de lui reconnaître sa grandeur de « figure d’Israël » choisie par Dieu comme modèle de disciple par excellence.
Et c’est dans ce sens que nous pouvons admettre les dogmes que l’Institution nous a donnés. Par exemple, comme l’écrit Claude Hériard, soyons témoins de l’Assomption de Marie, en percevant là, le signe que celle qui est au cœur de notre humanité est le paradigme de la réponse juste à l’appel de Dieu, qu’elle est celle qui répond en pleine adéquation à « l’où es-tu ? » divin de Genèse 3,5. Elle devient en cela chemin pour nous. Ainsi, l’Assomption de Marie symbolise l’ouverture d’une voie particulière pour l’humanité, une espérance aussi inouïe que celle que le Magnificat a déjà annoncée. Alors pour notre plus grande joie, nous savons que: « Dieu se souvient de son amour » et nous la disons « bienheureuse » de génération en génération. A notre tour, nous tressaillons de la joie du don de Dieu venu nous habiter pour nous conduire jusqu’à Lui.
7/ Alors qui est Marie : mère, disciple, envoyée ou médiatrice ?
Nous allons faire un peu de vocabulaire car les termes sont précis en français : un médiateur ou une médiatrice n’est pas un intermédiaire ! Le médiateur procède de l’une et de l’autre des deux parties en contact, alors que l’intermédiaire n’appartient pas aux deux mais les met en lien.
Que faut-il donc comprendre quand au §38 de La Mère du Rédempteur (Redemptoris Mater) Jean-Paul II dit que la « médiation de Marie repose sur sa participation à la fonction médiatrice du Christ », au sens d’un service en dépendance ?
Cette participation s’accomplit sous la forme de l’intercession. Il prend l’exemple de Cana, pour montrer qu’« il y a donc une relation : Marie se situe entre son fils et les hommes dans la réalité de leurs privations, de leurs pauvretés et de leurs souffrances. Elle se place au milieu ». Soit. Mais il faut ensuite admettre que comme elle ne partage pas la divinité de son fils, elle demeure intermédiaire, non médiatrice.
Quant à sa situation de coopératrice, donc de disciple, n’est-elle pas déjà contenue dans sa mission d’envoyée (donc étymologiquement « apôtre »), qui la caractérise dès sa réponse à la visite de l’Ange ? Nous avons vu, -et le pape le confirme-, elle assume son « oui » tout au long de l’accompagnement de son Fils : elle l’accouche à sa vie divine, à Cana, comme elle lui a donné naissance dans son humanité.
Par conséquent, tout ceci montre, s’il en était besoin, combien, à juste titre, l’on peut/l’on doit honorer Marie dans la grandeur de son action, mais sans qu’il soit opportun de la diviniser par des expressions qui brouillent le message au lieu de le grandir.
Et là encore nous pouvons reprendre les notions opposées de « circularité » et de « vecteur » :
Contre une fausse divinisation qui enferme Marie dans une vénération proche de l’hérésie, nous pouvons préférer suivre l’élan de la flèche qui nous montre le chemin de la foi en son fils. Marie en est la « matrice ».
Matrice biologique comme mère du Fils auquel elle donne notre commune humanité,
et matrice symbolique transmettant au nouveau peuple de Dieu rassemblé par l’Esprit toute la puissance de foi de la première Alliance.
A charge ensuite pour les disciples envoyés : Pierre, Paul, Marie de Magdala, … et nous toutes et tous à leur suite, d’être ce que Claude Dagens[10] nomme des « proposants de la foi[11] », c’est-à-dire à entrer dans une démarche de témoignage qui se transmet et se vit dans et par la proposition.
8/ Quelles conséquences pour l’Église ?
Marie, débarrassée des inflations piétistes plaquées sur l’Écriture, et restituée dans sa typologie originelle, devient donc une figure puissante, capable de nourrir notre foi dans son élan vers le Christ.
Encore fallait-il déjouer les pièges tendus par une survalorisation de sa virginité et d’une certaine présentation de sa maternité qui ont induit une codification de la vie ecclésiale très dommageable pour les femmes.
Or les Écritures nous offrent une figure de Marie qui n’est ni réductible, ni même parfois compatible avec les idéalisations qui ont proliféré au XIXe siècle et qui étaient totalement ignorées des premiers siècles et même du Moyen Age.
Ainsi :
1/ Marie n’est pas une « potiche » qui se soumet à l’autorité de l’ange ! Marie nous est présentée comme une jeune fille d’Israël qui contrevient aux règles de son pays pour accueillir en elle l’inouï de Dieu. Par ce « oui », c’est toute la première Alliance qui s’offre à la Bonne Nouvelle de notre Salut.
Donc, Marie, dans son corps, met en lien le Premier et le Nouveau Testament. C’est à cela qu’elle acquiesce sans pour autant devenir un paradigme de la soumission.
2/ Marie n’est pas la mère souffrante, victime d’une injustice. Elle sait depuis le début que son fils n’est pas seulement humain. La rencontre avec l’ange dans les synoptiques, la parole de Syméon lui annonçant qu’un glaive transpercerait son cœur, son acuité à Cana chez Jean, montrent qu’elle mesure la divinité de Celui qu’elle accompagne. Elle est donc présente à la Croix dans sa douleur de mère, mais sans être atteinte par le doute qui habite les Douze, car sa foi est inscrite dans ses entrailles. Elle sait.
Ainsi, Marie donne à voir la totale humanité et la réelle divinité de son fils.
3/ Marie n’est pas réductible à l’expression : « mère et épouse toujours vierge ».
- Marie est d’abord la mère de Jésus, l’épouse de Joseph qui assume l’extraordinaire présent divin qui leur est advenu.
- Puis au sens d’une maternité symbolique exposée dans son adoption du « bien-aimé » (en Jean) elle devient mère de tous les croyants. Elle est donc fondatrice de l’Église, et à ce titre, disciple et envoyée, sans qu’il soit nécessaire de l’illustrer par d’autres missions.
Mais…
4/ Marie n’est pas co-rédemptrice ou médiatrice.
Nous croyons en un seul Dieu, unique médiateur. Rappelons le § 62 de la constitution Lumen gentium : « La bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Église sous les titres d’avocate, d’auxiliatrice, de secourable, (…) tout cela cependant entendu de telle sorte que nulle dérogation, nulle addition n’en résulte quant à la dignité et à l’efficacité de l’unique Médiateur, le Christ. Aucune créature en effet ne peut jamais être mise sur le même pied que le Verbe incarné et rédempteur. »
En revanche, l’affinité de Marie avec l’Esprit est avérée à plusieurs reprises dans l’Écriture : c’est l’Esprit de Dieu qui la féconde, qui lui souffle les paroles programmatiques du Magnificat. Lui encore qui la guide comme il a guidé les femmes de la généalogie de Jésus, et c’est l’Esprit enfin qui préside à la filiation adoptive avec le bien-aimé à la croix.
Par conséquent, sans aller jusqu’à l’idée exaltée par certains théologiens, d’une union hypostatique entre Marie et l’Esprit saint, il est permis de postuler une proximité privilégiée qui renforce sa mission d’auxiliatrice. Et alors oui, il est dans ce cas possible de croire au rôle d’intercession de Marie.
Mais ce n’est plus à la Vierge éplorée au pied de la croix que nous nous confions alors ; c’est à l’élue de Dieu, forte et fière qui, sans jamais faillir, a porté et accompagné le Verbe de Dieu tout au long de son parcours parmi nous. Pourtant au terme, puisque nous prions la même mère de Dieu d’intercéder pour nous, qu’importe l’image que veut conserver notre cœur.
Nous pouvons préférer nous sentir à l’abri du cocon circulaire plus affectif que théologique, ou au contraire vouloir fonder notre foi en raison, « comprendre pour croire ».
Dans cette direction, il est alors aisé de retrouver dans les pas de Marie, un chemin éthique et spirituel qui nous guidera toujours vers les plus petits, les plus pauvres, en s’armant du courage qui a été le sien depuis l’Annonciation jusqu’au bout de ce que nous racontent les évangiles ; puisque nous la retrouvons dans les Actes, à la Pentecôte, encore présente et vigilante pour bâtir notre Église. En ce sens, ce n’est plus à la soumission et à l’effacement que sont convoquées LES femmes à sa suite, mais à une collaboration totale et permanente à l’annonce de la Bonne Nouvelle.
Pour aller plus loin : voir les visio conférences d’Anne Soupa et Sylvaine Landrivon “Marie telle que vous en l’avez jamais vue”, sur e-diocese.fr ou sur la chaine YouTube de Sylvaine Landrivon
[1] Bernard Sesboüé, Pédagogie du Christ. Éléments de christologie fondamentale, (Théologies), Paris, Cerf, 1994, 238p., p. 203.
[2] Jean-Pierre Lémonon, Pour lire l’évangile selon saint Jean, Paris, Cerf, 2020, p. 534.
[3] André Wénin, C. Focant, S. Germain, Vives femmes dans la Bible, p.138-139.
[4] Walter Kasper, Jésus le Christ p 260.
[5] Jean-Paul II, Mulieris Dignitatem, Lettre apostolique 15/08/1988.
[6] Documentation catholique 2320 p 775-784
[7] Bernard Sesboüé, Tout récapituler dans le Christ. Christologie et sotériologie d’Irénée de Lyon, (Jésus et Jésus-Christ 80), Paris, Desclée, 2000, 232p., p. 173.
[8] Maria Teresa Porcile Santiso, La femme, espace de salut. Mission de la femme dans l’Église. Une perspective anthropologique. Coll. Théologies, Paris, Cerf, 1999, p.368-369.
[9] G. Gutiérrez, Théologie de la libération, Trad. F Malley, Bruxelles, 1974, p. 298.
[10] Claude Dagens est évêque émérite d’Angoulême et membre de l’Académie Française.
[11] Voir sur ce thème la Lettre aux catholiques de France :« Proposer la foi dans la société actuelle » rédigée le 09 novembre 1996 par Cl. Dagens.
Bonjour Sylvaine
Merci pour cet enseignement.
Un jour j’espère réussir à trouver une juste appréciation de la figure de Marie.
Aujourd’hui je dois encore composer avec ma révolte intérieure féministe de ce que l’on plaque autour de moi sur une figure inaccessible et inhumaine de Marie.
Merci pour tous ces rappels.
Amitiés
Hélène
Merci Hélène pour ce retour. Il est important de restituer à Marie son entière humanité. Si tel n’était pas le cas, Jésus ne serait pas totalement humain tout en étant totalement divin ; et remettre en cause la double nature du Christ est une hérésie dont les “mariolatres” ne mesurent pas l’ampleur.
Marie est une femme forte, courageuse, qui est un grand modèle de ce que peut mobiliser la foi en nous, pour nous transformer en authentiques disciples. Nous sommes loin des mièvreries proposées par l’Institution…
Bonjour Madame.
J’ai 46 ans.
Je suis une catholique pratiquante issue d’une famille catholique de génération en générations. Je n’ai jamais eu de piété mariale et n’ai jamais compris ce type de dévotions que j’envisageais presque comme des superstitions! En tentant de préparer une soirée d’échange sur la thématique des femmes dans la bible, j’ai d’abord découvert Anne Soupa, puis vos travaux. Et là, ça été le flash! Vos mots expriment tout ce que m’a transmis ma mère et que je porte en moi sans l’avoir jamais formalisé avant! Je vous remercie pour votre travail que je vais m’appliquer à découvrir et faire davantage, et sur lequel je m’appuierai pour transmettre à ma fille et mes fils. Merci aussi d’être pour moi la preuve que l’on peut continuer à être catholiques après la publication du rapport de la Ciase….. il faut se battre!
Merci beaucoup Hélène ! N’hésitez pas à m’écrire sur sylandriv@yahoo.fr ou ediocese@yahoo.com si vous souhaitez nous rejoindre dans l’une ou l’autre de nos associations. Nous pouvons, en effet, œuvrer pour que notre Église devienne vraiment en phase avec le message de l’Évangile ! Amitié, sylvaine