Depuis que la commission Sauvé a rendu son rapport et mis à jour l’étendue du désastre et des souffrances, comment sortir de la colère ?
Face aux abominations mentionnées dans le rapport de la CIASE, ne nous trompons pas de cause. Elles sont certes multiples, mais l’une prédomine. Les crimes et délits sexuels sont toujours perpétrés au sein d’un processus de domination. Les femmes ont subi et subissent encore trop souvent, dans l’ensemble de la société, le rapport de force de « mâles alpha » en quête d’une virilité qu’ils assument dans l’agression. Le rapport Sauvé montre ad nauseam comment de trop nombreux clercs ont utilisé l’abus de position dominante que leur confère leur état sacerdotal mal compris.
Si la racine du mal dont souffre l’institution est à repérer dans la sphère sexuelle, où il suffirait de dénoncer un célibat ou une chasteté jugés délétères, il faut aussi et sans doute d’abord la chercher dans l’abus d’autorité, l’usurpation de pouvoir, qui proviennent d’une ordination sacerdotale qui prétend les conformer au « Christ tête ».
Se prendre pour Dieu donne non seulement le pouvoir de soumettre autrui à sa propre volonté, mais également celui d’absoudre. Cette « hubris » permet d’enfreindre la morale en déplaçant les règles à son gré ; elle donne aussi l’opportunité de se justifier à ses propres yeux, voire de fournir à un frère l’occasion de mettre en œuvre sa mansuétude et sa discrétion dans une affaire qui, en réalité, le rend complice d’un délit ou d’un crime.
Parmi les recommandations de la commission Sauvé, celle de la sacralité du prêtre a été mentionnée. C’est sur ce point de théologie/ecclésiologie que le bât blesse, pas forcément sur le célibat des prêtres ou autres aménagements de ce type. Le jour où le « président » d’une assemblée ecclésiale, homme ou femme, sera choisi par élection, en fonction de ses compétences d’enseignement, de gouvernance, … pour une durée limitée, et encadré par un collège formé à la transmission de la Parole, peut-être pourrons-nous enfin être fier.e.s de notre Église…
Le dossier demande un approfondissement mais d’abord une grande mobilisation de toutes et tous en commençant par toutes celles et ceux que l’institution rejette dans ses marges.
sylvaine Landrivon
Le frère Moulin Beaufort a fait le buzz en parlant du secret de la confession. On ne parle que de ça. Mais c’est la confession qu’il faut remettre en question. Pourquoi les célébrations pénitentielles avec absolution collective instituées après Vatican 2 ont elles disparues? Catéchiste , je tremble de voir un enfant disparaître dans la sacristie en tête à tête avec un prêtre alcoolique pour se confesser , ou un prêtre tradi qui refuse aux filles d’être enfant de chœur.
oui je suis en colère ! depuis le début des révélations de la parole libérée.. Je l’ai été à la lecture du journal de Saône et Loire du 26 octobre, en lisant l’article : QUATRE EVËQUES ET 150 PRËTRES POUR REAFFIRMER L’UNION DANS L’ EGLISE.
Leur sourires est provocant. le fond de l’article aussi . Ils sont entre – eux ! oùsont les laïcs ? Impliquer les fidèles à la marche de l’Eglise ! Comment ? Affirmer la fraternité entre TOUS ! Vraiment ?
Nous devons trouver des chemins pour obtenir réparation et pour réformer l’institution de fond en comble. Surtout ne pas perdre courage !