L’association Toutes Apôtres ! se joint avec l’énergie de l’urgence à l’appel de Christine Pedotti et Anne Soupa pour sortir l’Église du gouffre décrit par le rapport final de commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique en France (Ciase).
À la suite de cet appel, nous devons – l’ensemble des baptisé.es – assembler nos forces afin de reconstruire une Église, qui PORTE la Parole que Dieu lui a confiée, ET SOIT un espace de respect et d’amitié dans la joie de l’Évangile.
Appel pour une Église fiable.
Alors que les conclusions de la CIASE, Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique sont désormais connues, un seul mot suffit à résumer la situation : faillite ; car il s’agit bien là d’une faillite absolue.
Le bilan est là, effroyable : plusieurs centaines de milliers d’enfants blessés dans leur chair et leur âme, empêchés de croire et d’aimer pour de longues années, des centaines de milliers de vies brisées, abîmées.
En effet, le nombre des abus, comme les mécanismes qui ont concouru à ignorer ou dissimuler les exactions des coupables, à faire taire les victimes et négliger leur souffrance, démontrent avec une terrible précision la responsabilité de ceux dont la charge était précisément de surveiller et protéger.
Il est vrai que dans bien des cas, les communautés, paroisses, aumôneries etc.… et les parents, eux-mêmes, n’ont pas su non plus reconnaître la gravité des actes et mettre en œuvre des moyens de protection. Mais ce fait même montre que le poids de l’autorité hiérarchique et l’usage abusif de la notion d’obéissance ont largement contribué au désastre qui est désormais dévoilé.
Le poison de cette violence, de ces secrets atroces, de ces dissimulations permises et garanties par les plus hautes autorités catholiques parcourt aujourd’hui encore le corps de l’Église, jetant le doute et la suspicion sur toute parole, celles des petits comme celles des savants, alors même que la mission première fondamentale, celle qui justifie l’existence de l’Église, est de porter « la Parole », celle que Dieu lui confie. Parole de vérité, de confiance, de justice à laquelle a été substitué le mensonge, la dissimulation, l’iniquité :
Quelle Bonne Nouvelle peut désormais annoncer l’Église ?
Que ce constat soit terrible ne le rend pas sans appel ! Et même, il avive et stimule nos consciences : le remède doit être à la hauteur du mal.
Nous devons prendre des décisions adaptées à la catastrophe que nous découvrons. Les règles actuelles d’exercice de l’autorité, du pouvoir et des responsabilités qui ont permis ce désastre ne permettront pas d’y remédier. Le temps des bonnes résolutions est terminé. Il faut agir, vite et bien. Disparaître ou renaître, il faut choisir. Déjà les catholiques d’Allemagne face à la même catastrophe explorent les contours d’une « église d’après » au travers d’un chemin synodal.
Nous devons, nous aussi, imaginer une nouvelle organisation, de nouvelles règles qui soient de véritables garanties que plus jamais dans la maison Église, de tels abus ne puissent se reproduire.
Pour ce faire, il faut nous asseoir à la même table et nous atteler à ce travail. Sommes-nous légitimes ? Mais qui d’autre que nous le serait ? Oui, c’est notre mission de baptisés, hommes et femmes, religieux et religieuses, prêtres, diacres, évêques et il s’agit de notre maison commune.
Laissons donc au vestiaire les hésitations et les scrupules ; laissons-y aussi les titres, les crosses, les mitres, et les cols romains. Et ensemble, frères et sœurs, dans l’humilité qui convient face au drame des victimes, revêtons notre seul vêtement de travail, le vêtement blanc de notre baptême et ouvrons une « Convention des baptisés et baptisées ».
Ensemble, faisons de l’Église une maison fiable ; une maison où les enfants et les femmes sont en sécurité, où les consciences sont respectées, où la liberté est protégée.
Christine Pedotti et Anne Soupa
Signer :
Sur le site https://www.wesign.it/fr/droitshumains/appel-pour-une-eglise-fiable
Participer :
Il sera aussi possible de contribuer à la Convention des baptisés et baptisées en vous faisant connaître via We sign it, ou les sites de Témoignage Chrétien, du Comité de la jupe ou des Baptisé-e-s du Grand Paris, ou en nous écrivant au 5 rue de la Harpe (TC), ou au 55 avenue Duquesne 75007 Paris (Comité de la jupe et BGP).
Financer :
Afin de financer l’organisation de la Convention des baptisés et baptisées vos dons sont recueillis par le biais du site Helloasso. Si vous préférez faire un chèque, il peut aussi transiter par les adresses ci-dessus.https://www.helloasso.com/associations/comite%20de%20la%20jupe/collectes/convention-des-baptises-et-baptisees
Nous vous informerons de façon régulière de la suite de cette opération.
Ayant été moi même victime (rapide) d’un jeune séminariste pendant une leçon d’harmonium (qui s’occupait surtout de mon entre jambes), tentative déclarée le soir même )à mon Père et le lendemain au supérieur du collège Catho (à qui je dois beaucoup), je suis évidemment très sensible à ce rapport et ses conséquences !
Mais il s’agit bien sur d’hommes qui étaient en contact régulier avec des enfants.
ET il serait intéressant d’avoir un rapport comparable sur les instits et organisateurs de colos. Ce qui ne permet évidemment pas d’excuser quoi que ce soit!
bonsoir, cela a été fait grace à une enquête de population commanditée par la CIASE. Celle-ci est sans appel; après la famille, pas loin derrière l’église est l’institution où l’on abuse le plus. Cela n’a pas toujours été le cas mais l’Education nationale a appliqué sans tortiller la loi qui oblige à signaler. Dans l’eglise sont agressés plus spécialement les garçons, chaque prédateur abuse aussi plus longtemps de la victime
C’est, en effet, ce que constate le rapport…
On n’a pas le lien sur we.sign.it pour signer parmi les très nombreuses pétitions
Merci Philippe. Je viens de le constater aussi. Je fais une demande à Anne Soupa et Christine Pedotti pour réparer ce souci.
Le lien de l’appel d’Anne Soupa et Christine Pedotti est désormais fonctionnel pour signer leur appel
Une urgence de faire
Un prêtre n’est pas un ange
Un prêtre a besoin d’un cercle affectif vrai
Un prêtre n’est pas sacré
Les victimes doivent pouvoir parler et être entendues
La gouvernance doit être complètement changée avec une entrée de nombreuses femmes pour leur formation , leurs expériences ,avec un droit de vote y compris des professionnelles scientifiques
Urgent pour l’Eglise de se dire non experte en moralité et de se taire !!
Personne ne parle des coupables : je demande que les prêtres dénoncés soient renvoyés des structures de l’Eglise ! je ne l’ai lu nulle part.
Les « prédateurs » sont terriblement coupables : que la justice civile les juge et les condamne. Mais ceux-là comme les nombreux pécheurs dont nous sommes tous, n’oublions pas : « Jésus le regarda et l’aima ».
Que les chrétiens, du Haut comme du Bas de l’échelle, ne perdent pas de vue qu’ils sont tous dans le monde –aucun n’est « mis à part » – mais envoyés parmi les hommes pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume nouveau.
Il est urgent de retirer ce fameux « mis à part » de l’ordination, de réformer au plus vite et de a à z la gouvernance de l’Église. D’arrêter l’aumône insultante faite aux femmes en leur accordant le droit de mettre des fleurs dans les églises !, afin qu’elles soient membres à 100% dans toutes les instances de la gouvernance du peuple de Dieu qu’est l’Église, de Rome comme de la plus petite cellule de base.
Que l’espérance d’une Église nouvelle soit plus forte et efficace que le défaitisme des rétrogrades.
Merci Bernard !
Les évêques qui refusent d’ouvrir leurs archives doivent être immédiatement sanctionnés et renvoyés à l’état laïc.