La Conférence des baptisé(e)s appelle au dialogue avant le Synode de 2022
Claire Lesegretain (extraits)
À la fin de ses assises, samedi 26 septembre, la CCBF a demandé à la Conférence des évêques de France (CEF) d’associer dès maintenant des laïcs à la préparation du Synode sur la synodalité appelé par le pape pour 2022.
Comment penser une Église de France tout entière synodale qui ne parle pas seulement aux 1,8 % de pratiquants réguliers ? Telle était la principale question des assises 2020 de la Conférence catholique des baptisé(e)s francophones (CCBF), samedi 26 septembre. Du fait des contraintes sanitaires, cette première partie des assises (1) n’a regroupé qu’une soixantaine de personnes à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), contre 230 l’an dernier. Mais des dizaines d’autres ont suivi sur YouTube les conférences des cinq intervenants à qui il avait été demandé d’ouvrir des pistes d’avenir.
Ainsi, deux théologiennes allemandes, Julia Knop et Dorothea Sattler, engagées dans l’actuel « chemin synodal » de l’Église allemande, ont montré combien ce « chemin » pourrait beaucoup apporter à l’Église universelle puisqu’« il permet l’exercice d’une forme de synodalité non encore prévue dans le droit canonique ».
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Aussi, selon l’éditeur Jean-Louis Schlegel, du fait de la disparition des « catholiques d’ouverture » au profit des « catholiques d’identité ». Les premiers « se sont éloignés de la liturgie, a-t-il expliqué, au fur et à mesure que les prêtres – puis les évêques – ont été principalement recrutés » parmi les seconds. Les évêques plus âgés, « incontestablement plus ouverts que les plus jeunes », seraient favorables à des réformes structurelles « mais ils n’ont guère voix au chapitre » au sein de la Conférence des évêques de France (CEF), selon l’éditeur.
Un pessimisme en partie partagé par le théologien Robert Scholtus, ancien supérieur du séminaire parisien des Carmes, qui a plaidé pour que la théologie en France « sorte de son entre-soi » et contribue à « faire advenir un christianisme intelligent et intelligible, vivant et visionnaire, qui puisse délivrer les croyants d’un christianisme de brocante, d’un rapport infantile à l’autorité ».
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En fin de journée, la CCBF a pris acte, dans un communiqué, « de l’accroissement considérable de ceux qui partagent son approche et veulent que l’Église se renouvelle ». Elle demande donc à la CEF « d’engager dès aujourd’hui le dialogue » avec tous les catholiques de France, « pour négocier un accord de méthode et composer la délégation française » qui participera aux travaux préparatoires et se rendra à Rome pour le Synode sur la synodalité.