Qui suis-je ?

Franco-suissesse, mon parcours diplomatique m’a notamment emmenée au Liban, à Genève pour la République de Corée, puis à Bahrein et enfin à Cork, alors capitale européenne de la culture, où j’ai dirigé l’Alliance Française et piloté son Festival du Film Français. En janvier 2011, j’ai rejoint un centre d’étude – OING dotée du statut participatif auprès du Conseil de l’Europe, de l’Unesco, de l’OCDE, de l’OIF et de la Commission Européenne – en qualité de directrice des relations avec les institutions. Je suis colonel de la réserve citoyenne de l’armée de l’air depuis 2012 et maman de 4 fils.

 

Ma vie spirituelle

Baptisée quelques mois après ma naissance dans le Jura, j’ai grandi bercée dès mon plus jeune âge par la lecture des Testaments et la prière quotidienne. Enfant de chœur, j’ai été initiée tôt à la transcendance à travers la pratique du culte et la vie des sacrements. Très impliquée dans l’Action Catholique pour l’Enfance (ACE), j’ai vibré avec la « génération Jean-Paul II ». Puis résidente dans un foyer catholique pendant mes études à Paris, j’ai contribué à la vie des sœurs de Notre-Dame de Fidélité. Je me suis alors consacrée au cœur de Marie, inspirée par saint Louis-Marie Grignion de Montfort ; c’est aussi à ce moment que j’ai été confrontée à la réalité des abus de prêtres au sein de l’Église catholique.

Partant de ces expériences de vie, j’ai rédigé en 2017 L’Éternel au féminin, manifeste pour une nouvelle théologie de la libération, qui revendique la pleine et entière parité pour les femmes au sein des hiérarchies des grands monothéismes. Le 7 juin 2017, j’ai lancé l’appel de la Pentecôte pour en finir avec les crimes de pédocriminalité dans l’Église et j’ai appelé à un Vatican III. Grâce à cela, j’ai été reçue à Dharamsala en 2018 et 2019 par S.S. le Dalaï Lama et Samdong Rinpoche,  je me suis engagée dans la « méditaction » aux côtés de Sofia Stril-Rever – traductrice du Dalaï Lama, nièce de sœur Emmanuelle – et dans la pratique du Yoga Kundalini. Je collabore au dialogue interreligieux, notamment en accompagnant Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation pour l’Islam de France.

 

Mon appel à être nonce

Je vis dans mon Église depuis plus de 51 ans en baptisée, je sillonne  le monde depuis  plus de  30 ans et suis activement impliquée dans le dialogue interculturel et interconfessionnel, dans la philanthropie engagée pour atteindre les 17 objectifs de développement durable identifiés par les Nations Unies : ce parcours m’autorise à candidater aux fonctions de nonce apostolique. Cet appel n’est pas soudain : je l’ai ressenti à l’âge de 14 ans, alors que je rendais visite à Jean-Paul II à Rome avec mon collège. Le droit canon, qui plus est, ne me l’interdit pas aujourd’hui.

Représenter le Saint-Siège ne requiert d’être prêtre que parce que le clergé en a décidé ainsi à un moment de l’histoire. Mais la fonction d’envoyée de l’Esprit Saint existait bien avant le clergé : les douze compagnons de Jésus et Marie-Madeleine n’étaient pas prêtres, Pierre était marié ! L’apôtre est un émissaire, un messager qui annonce à tou.te.s la Bonne Nouvelle de la résurrection de l’amour triomphant sur la mort. En quoi une femme laïque ne pourrait-elle pas assurer cette fonction ?

Je ne peux renoncer à cet appel, parce que l’humanité est une immense famille et que créer des ponts entre tou.te.s est une impérieuse nécessité. Parce que le message de Jésus est plus vivant que jamais, utile et nécessaire pour préserver la concorde et la santé de la planète, comme nous y engage le Saint Père dans son encyclique Laudato Si’. Comment aujourd’hui redonner une légitimité à l’Église quand les femmes y sont exclues de toute position de responsabilité ? Comment les catholiques du monde entier pourront-ils de nouveau faire confiance à une hiérarchie exclusivement masculine, célibataire qui exclut le féminin sacré ?

Sachant et considérant tous ces faits, je me porte candidate aux fonctions de nonce apostolique, non de mon propre chef, mais parce que nombre de mes proches m’y ont conduite.

La nonce que je veux être

Considérant qu’il est de ma responsabilité d’être annonciatrice de Sa parole d’amour et vie, et de rendre compte de l’espérance qui est en moi, je veux être l’incarnation du message de Jésus pour un monde fraternel et en paix, en amitié avec toutes ses composantes spirituelles, pour le salut de l’âme du monde et la préservation du vivant.

L’humanité est confrontée à la réalité très précise de sa survie sur la planète terre, il n’est plus temps de faire l’économie sur le plan spirituel de sa composante féminine, pour qu’elle puisse  enfin respirer avec ses deux poumons, penser avec les deux hémisphères de son cerveau, aimer avec les deux ventricules de son cœur, marcher avec les deux jambes de son corps, appréhender les grands défis du temps présents  avec  ses  deux bras  et  ses  deux mains,  voir  avec  ses  deux yeux : le masculin et le féminin.

 

« Car Dieu créa l’Humanité à son image : femme et homme il les créa. » (Gn 1, 27).

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